Soixante-huit jours. C'est le temps qu'il a passé avec nous, c'est le temps depuis qu'il nous a quitté. Tellement court, tellement long. C'est passé si vite, et c'est passé si lentement.
Parfois, sa présence parmi nous semble si lointaine, comme dans un joli rêve qui s'est évanoui... et en même temps son absence est si vive et si tangible. Pas une heure ne passe sans qu'on en soit conscients. Comment peut-on passer si peu de temps dans une famille et pourtant laisser tant de traces... j'en croise chaque jour. Une de ses chaussettes égarée dans le panier à linge (comment est-elle arrivée là ?)... Je vide mon sac à main et parmi tickets de caisse et autres petites voitures se trouve une couche... L'hiver est fini, je range les manteaux de la saison passée, et je vois les auréoles de sa bave restées sur sa combinaison... Traces visibles, mais aussi traces virtuelles... je ne peux regarder par la fenêtre de ma chambre sans imaginer la flèche de son berceau qui autrefois me cachait la vue. Le jour, parmi les cris d'enfants qui résonnent dans notre maisonnée remplie, un son m'alerte et je tend l'oreille : bébé pleure-t-il ? Et la nuit, quand je me réveille, je tend aussi l'oreille : bébé respire-t-il ? Le silence me rappelle à la réalité.
Les gens me demandaient comment je gérais avec six enfants. Ma réponse généralement ressemblait à ceci, à peu de choses près : "Je suis épuisée, mais je suis si heureuse et je savoure chaque instant de ces semaines avec un nouveau-né, parce que j'ai appris combien le temps passe vite." Je ne savais pas qu'il passerait aussi vite que cela. Ma consolation est de n'avoir aucun remord. Je sais que j'ai profité de ces 68 journées de soleil. Je sais aussi que j'ai beaucoup appris de ces 68 jours de pluie.
68 jours remplis de bonheur et de fatigue. 68 jours remplis de tristesse et d'énergie. 68 jours où j'ai passé des heures assise à allaiter. 68 jours où j'ai pu accomplir beaucoup de choses, plus que dans l'année précédent son départ. Mais la productivité, c'est quoi au juste ? C'est faire le travail que Dieu m'a donné à faire. Il y a un temps pour tout. Je le savais. Maintenant, j'en suis convaincue.
Parfois, sa présence parmi nous semble si lointaine, comme dans un joli rêve qui s'est évanoui... et en même temps son absence est si vive et si tangible. Pas une heure ne passe sans qu'on en soit conscients. Comment peut-on passer si peu de temps dans une famille et pourtant laisser tant de traces... j'en croise chaque jour. Une de ses chaussettes égarée dans le panier à linge (comment est-elle arrivée là ?)... Je vide mon sac à main et parmi tickets de caisse et autres petites voitures se trouve une couche... L'hiver est fini, je range les manteaux de la saison passée, et je vois les auréoles de sa bave restées sur sa combinaison... Traces visibles, mais aussi traces virtuelles... je ne peux regarder par la fenêtre de ma chambre sans imaginer la flèche de son berceau qui autrefois me cachait la vue. Le jour, parmi les cris d'enfants qui résonnent dans notre maisonnée remplie, un son m'alerte et je tend l'oreille : bébé pleure-t-il ? Et la nuit, quand je me réveille, je tend aussi l'oreille : bébé respire-t-il ? Le silence me rappelle à la réalité.
Les gens me demandaient comment je gérais avec six enfants. Ma réponse généralement ressemblait à ceci, à peu de choses près : "Je suis épuisée, mais je suis si heureuse et je savoure chaque instant de ces semaines avec un nouveau-né, parce que j'ai appris combien le temps passe vite." Je ne savais pas qu'il passerait aussi vite que cela. Ma consolation est de n'avoir aucun remord. Je sais que j'ai profité de ces 68 journées de soleil. Je sais aussi que j'ai beaucoup appris de ces 68 jours de pluie.
68 jours remplis de bonheur et de fatigue. 68 jours remplis de tristesse et d'énergie. 68 jours où j'ai passé des heures assise à allaiter. 68 jours où j'ai pu accomplir beaucoup de choses, plus que dans l'année précédent son départ. Mais la productivité, c'est quoi au juste ? C'est faire le travail que Dieu m'a donné à faire. Il y a un temps pour tout. Je le savais. Maintenant, j'en suis convaincue.