10 idées pour soutenir une maman endeuillée
Voilà déjà quatre années que notre petit Lucien nous a quittés. Expérimenter personnellement le décès de son enfant nous a fait découvrir ce qui aide dans ces moments difficiles, et au contraire ce qui fait mal. Gardez un tête que ces conseils sont personnels, chacun est différent et réagit différemment. Sachez aussi qu'on a tous fait des erreurs dans ce domaine, que j'en ai fait et que j'en ferai encore, même avec l'expérience que j'ai connue. Mais ces quelques idées pourront peut-être vous aiguiller un peu alors que vous désirez apporter votre sympathie au parent en deuil.
1. Ne pas se taire
Quand on se trouve face à quelqu'un qui vient de perdre un proche, on se trouve souvent démunis, et on a terriblement peur de ne pas savoir dire la bonne chose, de commettre un impair, alors, parfois, on ne dit rien du tout. Mais vous savez ce qui est encore plus blessant qu'une parole maladroite ? C'est le silence. La personne endeuillée est particulièrement consciente de ceux qui se tiennent éloignés dans ces moments. Elle sait qui n'est pas venue aux obsèques, qui ne lui a pas envoyé de petit mot... et cela fait très mal. On se sent trahis, on a l'impression que ceux qu'on croyait être ses amis n'en sont pas vraiment. Alors, la chose la plus importante est d'être présent, de tendre la main, même si c'est par un geste discret. Sachez que cela sera remarqué, et le parent endeuillé ne se sentira pas seul dans sa peine.
2. Se taire
Cela peut sembler paradoxal, mais s'il ne faut surtout pas se taire, il y a des moments où la simple présence, le simple geste suffisent. Il n'y a rien à dire, il n'y a pas de mots. Lisez le livre de Job pour vous en convaincre. Ses amis sont venus lui parler, apporter des 'consolations', mais leurs 'explications' n'ont fait qu'augmenter la douleur de Job. La réalité, c'est que tout autant que nous aimerions soulager la douleur de l'autre, nos paroles sont incapables d'enlever la tristesse. Le deuil ne 's'arrange pas', il s'accompagne uniquement. Parmi les nombreux messages que nous avons reçus, certains de ceux qui nous ont fait le plus de bien étaient les plus courts, et les plus profonds. Dans les heures qui ont suivi le décès de notre bébé, nos chers amis se sont simplement tenus avec nous, sans rien dire. Il n'y avait rien à dire. Mais leur soutien était inestimable.
3. Ne pas envoyer des versets de façon déplacée
Dans la même veine, il y a les versets bibliques envoyés à tort et à travers. Attention, comprenez-moi bien. Il y a plein de versets parfaitement adaptés à de telles situations. Des versets qui décrivent la douleur humaine de manière presque crue. Des versets qui rappellent la compassion d'un Dieu qui a aussi souffert. Mais il y a d'autres versets que seule la personne endeuillée peut exprimer, et vous ne pouvez vous mettre à sa place ou lui mettre dans sa bouche. Elle n'est peut-être pas prête. Donnez-lui le temps, et laissez Dieu agir dans son cœur. Vous n'êtes pas le Saint Esprit. Lui balancer des versets déplacés alors que vous n'êtes pas dans sa situation peut être profondément blessant.
4. Etre présent si on est proche, et savoir que ce n'est pas le moment de le devenir
A moins d'avoir vécu une épreuve très similaire, n'essayez pas de devenir la meilleure amie du parent en deuil. Manifestez votre affection dans la mesure de la relation à cette personne. Si vous êtes très proche, alors, soyez présents, soyez à l'écoute, les amis sont faits pour ça. Mais si vous n’étiez pas auparavant très proches d'elle, vos gestes les plus discrets seront profondément appréciés. Respectez l'intimité de la famille et des proches. Ils n'ont pas forcément envie de s'épancher et de vous ouvrir tout leur cœur.
5. Apporter une aide matérielle
Quand on perd un proche, on se retrouve dans un brouillard le plus complet. Nos forces semblent nous abandonner, et penser aux choses les plus basiques telles que les repas ou le ménage, peut sembler au delà de notre énergie, tout sonné qu'on est de la brique qui nous est tombée sur la tête. Ajouté à cela, les émotions fortes suscitées par le décès sont drainantes. Le deuil épuise, sans compter que certains peuvent en perdre le sommeil. Alors, soulagez la famille en apportant des repas, en proposant de faire les courses, le linge, le ménage. Cela sera grandement apprécié et sera un soulagement certain. Je suis reconnaissante pour tout ceux qui nous ont apporté de l'aide matérielle dans ces moments.
6. Ne pas proposer de prendre ses enfants si elle en a
Quand une maman perd l'un de ses enfants, tout ce qu'elle veut, même si les tâches matérielles peuvent lui sembler une montagne dans ces moments, c'est de pouvoir rassembler ses enfants restants comme une poule ses poussins. Elle a une compréhension vive de la fragilité de la vie, du fait que l'enfant qu'elle a aujourd'hui, elle n'aura pas forcément demain pour lui dire combien elle l'aime. Alors déchargez-la de tout le reste pour qu'elle puisse se consacrer à ses enfants, aux frères et sœurs qui souffrent aussi. La famille a besoin de se retrouver, de se soutenir et de pleurer ensemble. Et si elle a besoin d'un peu de temps seule ou avec son conjoint, elle saura qu'elle peut vous demander de sortir les enfants pour leur changer les idées.
7. Laisser le temps aux parents de préparer les obsèques
Décharger la famille des banales tâches matérielles les libère également pour préparer les obsèques de leur enfant. C'est leur dernier adieu, la dernière chose qu'ils peuvent faire pour leur bébé, et ils veulent que cela soit un réel hommage à l'enfant envolé trop tôt. Mais le temps est limité entre un décès et les obsèques, et les démarches sont nombreuses. Alors, facilitez-leur la tache pour qu'ils puissent faire de ce moment une cérémonie dont ils n'auront pas de regrets, dont ils pourront se rappeler avec tristesse, mais aussi avec une certaine douceur, même si elle est amère. Je suis vraiment reconnaissante à tous ceux qui nous ont aidé pour faire des obsèques un beau moment de célébration de la courte vie de Lucien, ceux qui ont pris nos idées et ont fait exactement ce qui nous souhaitions (au lieu d'avoir leurs propres idées sur la façon dont cela devrait se passer, ils ont respecté nos désirs et je les en remercie. Encore une fois, chacun est différent, et c'est important de respecter les choix et les désirs de la famille). Nous avons ainsi eu le temps de préparer un beau diaporama, d'écrire des textes pour la cérémonie en hommage et de reconnaissance, d'avoir une décoration sobre mais joyeuse, de préparer un cadeau symbolique comme souvenir de notre enfant, de passer du temps avec tous nos amis autour d'un buffet abondant et magnifiquement préparé par notre famille spirituelle...
8. Proposer de faire ce qui peut sembler trop pénible aux parents
Encore une fois, ce qui va être le plus difficile pour un parent va vraiment dépendre de la personne. En ce qui me concerne, vivre dans une maison avec toutes les traces de mon bébé alors qu'il n'était plus avec nous, était trop difficile. Je voulais qu'on enlève son berceau mais je n'avais pas la force de le faire. Je voulais qu'on s'occupe de ses affaires mais s'en charger était un dilemme déchirant. Je suis si reconnaissante pour mon amie qui a proposé de le faire, sans même que je lui demande (ce n'est pas une demande facilement formulable...) et qui m'a rendu un énorme service en me déchargeant d'un poids trop lourd à porter.
9. Comprendre que la personne endeuillée est très sensible
Je l'ai déjà répété, mais chacun est différent. Ce qui a pu m'aider personnellement n'est pas forcément ce qui aidera une autre personne, et ses attentes ne sont pas forcément les mêmes. Si vous lui proposez une aide particulière, soyez prête à ce qu'elle décline votre offre. Ne vous offusquez pas dans ce cas. Peut-être sera-t-elle blessée alors que vous vouliez bien faire, ou comprendra-t-elle vos paroles autrement que n'était votre intention. La personne endeuillée est très sensible, et quelque part, le deuil est un travail égoïste, où la personne est tout absorbée par sa douleur. Ne vous en formalisez pas. L'amour couvre une multitude de fautes, et le parent endeuillé sera reconnaissant pour votre compréhension.
10. Ne minimisez pas la douleur
Cela fait écho aux premiers points de cet article. Face à un parent qui vient de perdre un enfant, on voudrait tout faire pour soulager, ôter la souffrance. Mais sachez que c'est impossible. Les pires paroles que peut entendre un tel parent sont "au moins". "Au moins il n'a pas souffert, au moins elle est au ciel, au moins tu as eu le temps de lui dire au revoir, au moins ceci... au moins cela..." Mais de tels propos, même s'ils sont vrais, ne font que minimiser la douleur, et c'est une double peine. Reconnaissez plutôt la douleur, respectez la, pleurez ensemble, et soyez présents. Vous n'ôterez jamais la souffrance, mais vous pouvez la partager. C'est le sens même de la sympathie...
1. Ne pas se taire
Quand on se trouve face à quelqu'un qui vient de perdre un proche, on se trouve souvent démunis, et on a terriblement peur de ne pas savoir dire la bonne chose, de commettre un impair, alors, parfois, on ne dit rien du tout. Mais vous savez ce qui est encore plus blessant qu'une parole maladroite ? C'est le silence. La personne endeuillée est particulièrement consciente de ceux qui se tiennent éloignés dans ces moments. Elle sait qui n'est pas venue aux obsèques, qui ne lui a pas envoyé de petit mot... et cela fait très mal. On se sent trahis, on a l'impression que ceux qu'on croyait être ses amis n'en sont pas vraiment. Alors, la chose la plus importante est d'être présent, de tendre la main, même si c'est par un geste discret. Sachez que cela sera remarqué, et le parent endeuillé ne se sentira pas seul dans sa peine.
2. Se taire
Cela peut sembler paradoxal, mais s'il ne faut surtout pas se taire, il y a des moments où la simple présence, le simple geste suffisent. Il n'y a rien à dire, il n'y a pas de mots. Lisez le livre de Job pour vous en convaincre. Ses amis sont venus lui parler, apporter des 'consolations', mais leurs 'explications' n'ont fait qu'augmenter la douleur de Job. La réalité, c'est que tout autant que nous aimerions soulager la douleur de l'autre, nos paroles sont incapables d'enlever la tristesse. Le deuil ne 's'arrange pas', il s'accompagne uniquement. Parmi les nombreux messages que nous avons reçus, certains de ceux qui nous ont fait le plus de bien étaient les plus courts, et les plus profonds. Dans les heures qui ont suivi le décès de notre bébé, nos chers amis se sont simplement tenus avec nous, sans rien dire. Il n'y avait rien à dire. Mais leur soutien était inestimable.
3. Ne pas envoyer des versets de façon déplacée
Dans la même veine, il y a les versets bibliques envoyés à tort et à travers. Attention, comprenez-moi bien. Il y a plein de versets parfaitement adaptés à de telles situations. Des versets qui décrivent la douleur humaine de manière presque crue. Des versets qui rappellent la compassion d'un Dieu qui a aussi souffert. Mais il y a d'autres versets que seule la personne endeuillée peut exprimer, et vous ne pouvez vous mettre à sa place ou lui mettre dans sa bouche. Elle n'est peut-être pas prête. Donnez-lui le temps, et laissez Dieu agir dans son cœur. Vous n'êtes pas le Saint Esprit. Lui balancer des versets déplacés alors que vous n'êtes pas dans sa situation peut être profondément blessant.
4. Etre présent si on est proche, et savoir que ce n'est pas le moment de le devenir
A moins d'avoir vécu une épreuve très similaire, n'essayez pas de devenir la meilleure amie du parent en deuil. Manifestez votre affection dans la mesure de la relation à cette personne. Si vous êtes très proche, alors, soyez présents, soyez à l'écoute, les amis sont faits pour ça. Mais si vous n’étiez pas auparavant très proches d'elle, vos gestes les plus discrets seront profondément appréciés. Respectez l'intimité de la famille et des proches. Ils n'ont pas forcément envie de s'épancher et de vous ouvrir tout leur cœur.
5. Apporter une aide matérielle
Quand on perd un proche, on se retrouve dans un brouillard le plus complet. Nos forces semblent nous abandonner, et penser aux choses les plus basiques telles que les repas ou le ménage, peut sembler au delà de notre énergie, tout sonné qu'on est de la brique qui nous est tombée sur la tête. Ajouté à cela, les émotions fortes suscitées par le décès sont drainantes. Le deuil épuise, sans compter que certains peuvent en perdre le sommeil. Alors, soulagez la famille en apportant des repas, en proposant de faire les courses, le linge, le ménage. Cela sera grandement apprécié et sera un soulagement certain. Je suis reconnaissante pour tout ceux qui nous ont apporté de l'aide matérielle dans ces moments.
6. Ne pas proposer de prendre ses enfants si elle en a
Quand une maman perd l'un de ses enfants, tout ce qu'elle veut, même si les tâches matérielles peuvent lui sembler une montagne dans ces moments, c'est de pouvoir rassembler ses enfants restants comme une poule ses poussins. Elle a une compréhension vive de la fragilité de la vie, du fait que l'enfant qu'elle a aujourd'hui, elle n'aura pas forcément demain pour lui dire combien elle l'aime. Alors déchargez-la de tout le reste pour qu'elle puisse se consacrer à ses enfants, aux frères et sœurs qui souffrent aussi. La famille a besoin de se retrouver, de se soutenir et de pleurer ensemble. Et si elle a besoin d'un peu de temps seule ou avec son conjoint, elle saura qu'elle peut vous demander de sortir les enfants pour leur changer les idées.
7. Laisser le temps aux parents de préparer les obsèques
Décharger la famille des banales tâches matérielles les libère également pour préparer les obsèques de leur enfant. C'est leur dernier adieu, la dernière chose qu'ils peuvent faire pour leur bébé, et ils veulent que cela soit un réel hommage à l'enfant envolé trop tôt. Mais le temps est limité entre un décès et les obsèques, et les démarches sont nombreuses. Alors, facilitez-leur la tache pour qu'ils puissent faire de ce moment une cérémonie dont ils n'auront pas de regrets, dont ils pourront se rappeler avec tristesse, mais aussi avec une certaine douceur, même si elle est amère. Je suis vraiment reconnaissante à tous ceux qui nous ont aidé pour faire des obsèques un beau moment de célébration de la courte vie de Lucien, ceux qui ont pris nos idées et ont fait exactement ce qui nous souhaitions (au lieu d'avoir leurs propres idées sur la façon dont cela devrait se passer, ils ont respecté nos désirs et je les en remercie. Encore une fois, chacun est différent, et c'est important de respecter les choix et les désirs de la famille). Nous avons ainsi eu le temps de préparer un beau diaporama, d'écrire des textes pour la cérémonie en hommage et de reconnaissance, d'avoir une décoration sobre mais joyeuse, de préparer un cadeau symbolique comme souvenir de notre enfant, de passer du temps avec tous nos amis autour d'un buffet abondant et magnifiquement préparé par notre famille spirituelle...
8. Proposer de faire ce qui peut sembler trop pénible aux parents
Encore une fois, ce qui va être le plus difficile pour un parent va vraiment dépendre de la personne. En ce qui me concerne, vivre dans une maison avec toutes les traces de mon bébé alors qu'il n'était plus avec nous, était trop difficile. Je voulais qu'on enlève son berceau mais je n'avais pas la force de le faire. Je voulais qu'on s'occupe de ses affaires mais s'en charger était un dilemme déchirant. Je suis si reconnaissante pour mon amie qui a proposé de le faire, sans même que je lui demande (ce n'est pas une demande facilement formulable...) et qui m'a rendu un énorme service en me déchargeant d'un poids trop lourd à porter.
9. Comprendre que la personne endeuillée est très sensible
Je l'ai déjà répété, mais chacun est différent. Ce qui a pu m'aider personnellement n'est pas forcément ce qui aidera une autre personne, et ses attentes ne sont pas forcément les mêmes. Si vous lui proposez une aide particulière, soyez prête à ce qu'elle décline votre offre. Ne vous offusquez pas dans ce cas. Peut-être sera-t-elle blessée alors que vous vouliez bien faire, ou comprendra-t-elle vos paroles autrement que n'était votre intention. La personne endeuillée est très sensible, et quelque part, le deuil est un travail égoïste, où la personne est tout absorbée par sa douleur. Ne vous en formalisez pas. L'amour couvre une multitude de fautes, et le parent endeuillé sera reconnaissant pour votre compréhension.
10. Ne minimisez pas la douleur
Cela fait écho aux premiers points de cet article. Face à un parent qui vient de perdre un enfant, on voudrait tout faire pour soulager, ôter la souffrance. Mais sachez que c'est impossible. Les pires paroles que peut entendre un tel parent sont "au moins". "Au moins il n'a pas souffert, au moins elle est au ciel, au moins tu as eu le temps de lui dire au revoir, au moins ceci... au moins cela..." Mais de tels propos, même s'ils sont vrais, ne font que minimiser la douleur, et c'est une double peine. Reconnaissez plutôt la douleur, respectez la, pleurez ensemble, et soyez présents. Vous n'ôterez jamais la souffrance, mais vous pouvez la partager. C'est le sens même de la sympathie...