Après le décès de mon fils et de son petit-fils, ma belle-mère m'a dit "je n'ai pas envie de revivre cela de sitôt, un enterrement, cela suffit pour un moment." Et pourtant, elle sait que selon toute probabilité, dans un futur plutôt proche que lointain, elle sera probablement amenée à dire au revoir à sa mère ou à son père, tous deux âgés et malades... elle sait aussi que sa nièce risque d'être emportée bientôt par son cancer.
Ainsi en est-il de la vie et de la mort. Il y a ce que l'on sait, ce que l'on attend, et puis ce que l'on n'attend pas mais qui finit quand même par venir, et parfois avant ce que l'on attend. Nul ne sait quand viendra la prochaine séparation. Mais il en viendra, il n'y a pas de doute là-dessus. Et c'est alors que nous avons à vivre ce délicat équilibre entre la confiance, et la crainte.
Il y a un an aujourd'hui, j'avais mon premier avertissement que cet enfant que je portais, peut-être je ne l'aurais pas avec moi pour longtemps. La veille, jour de mon anniversaire, je découvrais les deux lignes roses. Le lendemain, je me demandais si cette grossesse débutante allait se maintenir et je me disais que si la bonne nouvelle s'avérait de courte durée, au moins j'aurais eu un joyeux anniversaire... pour la deuxième fois de ma vie, mon meilleur cadeau était l'annonce d'une naissance à venir.
Mais l'annonce d'une naissance, comme celle d'un départ, est accompagnée d'appréhension. La première fois, on craint la naissance parce qu'on ne sait pas à quoi s'attendre. Les fois suivantes, on la craint parce qu'on sait à quoi s'attendre, et après cinq accouchements sans péridurale, je sais de quoi je parle.
La crainte n'est plus la même. On sait qu'on est capable d'accoucher. On sait que Dieu va nous donner la force de mettre au monde. Mais on sait aussi par quelle sorte de souffrance on va passer. On sait que ça ne va pas s'arrêter à la naissance du bébé, que les instants, les heures, les jours et les semaines qui suivent seront douloureux et inconfortables. Alors, à chaque fois qu'une grossesse approche de son terme, on craint l'accouchement. On a hâte de voir son bébé, mais on n'a pas hâte de souffrir. C'est une crainte courageuse, c'est une crainte confiante, mais c'est toujours une crainte.
Ainsi en est-il de la perte d'un être cher. Le départ de mon bébé m'aura appris une chose. On n'a pas à craindre la mort, ni la sienne, ni celle des êtres aimés qui connaissent Dieu. Même mes enfants semblent avoir perdu leurs craintes de la mort depuis que leur petit-frère est parti. Non, ce n'est pas mourir que d'aller vers son Dieu. La résurrection de Jésus nous a prouvé qu'il n'y avait pas à craindre la mort. Elle n'est pas la fin de la vie, elle n'est que le début d'une vie infiniment meilleure.
De la même façon, j'ai aussi appris à ne pas craindre la perte d'un enfant. Une fois qu'on a traversé ce chemin une fois, on sait sans aucun doute à quel point le Seigneur est présent dans ces moments-là, que lorsque l'on traverse la vallée de l'ombre de la mort, on ne craint aucun mal, car Il est là... on l'a expérimenté, c'est une réalité. Une de mes amies qui a perdu sa maman alors qu'elle était toute jeune adolescente m'a dit qu'après ce qu'elle a vécu, personne ne pourra jamais lui dire que Dieu n'existe pas. Sa présence et sa souveraineté au sein de la détresse sont tellement tangibles que rien ne peut plus nous faire douter de son existence et de son amour.
MAIS. Il y a un mais. On sait aussi combien ça fait mal, combien ce chemin est long et difficile. Et alors, comme ma belle-mère, on craint de perdre un autre être cher. Parce qu'on sait. Et ce même si on a confiance dans le Dieu qui nous aime.
Jésus, lui aussi, savait la souffrance qui l'attendait. Sa confiance en son Père était inébranlable et parfaite. Il savait la gloire qui allait suivre. Et pourtant, quand il était dans le jardin, lui aussi redoutait ce qu'il allait devoir vivre... des angoisses comme je n'en ai jamais eu, le saisissaient...
Lui aussi a traversé la vallée de l'ombre de la mort, mais dans sa vallée, son Père l'a abandonné. Pour ne jamais nous abandonner nous, quand viennent nos vallées.
Ces vallées qui ne me font plus peur, et qui pourtant me terrifient...
Ainsi en est-il de la vie et de la mort. Il y a ce que l'on sait, ce que l'on attend, et puis ce que l'on n'attend pas mais qui finit quand même par venir, et parfois avant ce que l'on attend. Nul ne sait quand viendra la prochaine séparation. Mais il en viendra, il n'y a pas de doute là-dessus. Et c'est alors que nous avons à vivre ce délicat équilibre entre la confiance, et la crainte.
Il y a un an aujourd'hui, j'avais mon premier avertissement que cet enfant que je portais, peut-être je ne l'aurais pas avec moi pour longtemps. La veille, jour de mon anniversaire, je découvrais les deux lignes roses. Le lendemain, je me demandais si cette grossesse débutante allait se maintenir et je me disais que si la bonne nouvelle s'avérait de courte durée, au moins j'aurais eu un joyeux anniversaire... pour la deuxième fois de ma vie, mon meilleur cadeau était l'annonce d'une naissance à venir.
Mais l'annonce d'une naissance, comme celle d'un départ, est accompagnée d'appréhension. La première fois, on craint la naissance parce qu'on ne sait pas à quoi s'attendre. Les fois suivantes, on la craint parce qu'on sait à quoi s'attendre, et après cinq accouchements sans péridurale, je sais de quoi je parle.
La crainte n'est plus la même. On sait qu'on est capable d'accoucher. On sait que Dieu va nous donner la force de mettre au monde. Mais on sait aussi par quelle sorte de souffrance on va passer. On sait que ça ne va pas s'arrêter à la naissance du bébé, que les instants, les heures, les jours et les semaines qui suivent seront douloureux et inconfortables. Alors, à chaque fois qu'une grossesse approche de son terme, on craint l'accouchement. On a hâte de voir son bébé, mais on n'a pas hâte de souffrir. C'est une crainte courageuse, c'est une crainte confiante, mais c'est toujours une crainte.
Ainsi en est-il de la perte d'un être cher. Le départ de mon bébé m'aura appris une chose. On n'a pas à craindre la mort, ni la sienne, ni celle des êtres aimés qui connaissent Dieu. Même mes enfants semblent avoir perdu leurs craintes de la mort depuis que leur petit-frère est parti. Non, ce n'est pas mourir que d'aller vers son Dieu. La résurrection de Jésus nous a prouvé qu'il n'y avait pas à craindre la mort. Elle n'est pas la fin de la vie, elle n'est que le début d'une vie infiniment meilleure.
De la même façon, j'ai aussi appris à ne pas craindre la perte d'un enfant. Une fois qu'on a traversé ce chemin une fois, on sait sans aucun doute à quel point le Seigneur est présent dans ces moments-là, que lorsque l'on traverse la vallée de l'ombre de la mort, on ne craint aucun mal, car Il est là... on l'a expérimenté, c'est une réalité. Une de mes amies qui a perdu sa maman alors qu'elle était toute jeune adolescente m'a dit qu'après ce qu'elle a vécu, personne ne pourra jamais lui dire que Dieu n'existe pas. Sa présence et sa souveraineté au sein de la détresse sont tellement tangibles que rien ne peut plus nous faire douter de son existence et de son amour.
MAIS. Il y a un mais. On sait aussi combien ça fait mal, combien ce chemin est long et difficile. Et alors, comme ma belle-mère, on craint de perdre un autre être cher. Parce qu'on sait. Et ce même si on a confiance dans le Dieu qui nous aime.
Jésus, lui aussi, savait la souffrance qui l'attendait. Sa confiance en son Père était inébranlable et parfaite. Il savait la gloire qui allait suivre. Et pourtant, quand il était dans le jardin, lui aussi redoutait ce qu'il allait devoir vivre... des angoisses comme je n'en ai jamais eu, le saisissaient...
Lui aussi a traversé la vallée de l'ombre de la mort, mais dans sa vallée, son Père l'a abandonné. Pour ne jamais nous abandonner nous, quand viennent nos vallées.
Ces vallées qui ne me font plus peur, et qui pourtant me terrifient...