Si je n'avais pas tant savouré chaque moment avec lui, cela ne serait pas si douloureux de le perdre. Parce que c'est exactement la définition d'une perte. On ne perd pas ce auquel on ne tient pas, et plus on tient à quelque chose, plus la perte est grande... Et parfois, c'est difficile d'accepter que ce même Dieu qui m'a donné un si beau cadeau, a aussi choisi de le reprendre. Ma prière dans ces moments-là est qu'Il rappelle à mon cœur sa bonté envers moi, car la réalité, c'est que je ne peux, par moi-même, être assez reconnaissante pour tout ce qu'Il a fait pour moi. Ce dont j'ai besoin est qu'Il me rappelle le message de Pâque.
Ma tante, celle qui a perdu son sixième bébé, avait écrit un poème. Elle me l'a lu une fois, il y a bien longtemps. Et dans ce poème, elle racontait comment et quand elle a compris la grandeur de l'amour de Dieu, pour elle. C'est quand elle a vu son bébé, écartelé sur la table d'opération, sans vie. Cette image lui a rappelé un autre fils, lui aussi, écartelé, non sur une table d'opération, mais sur une croix. Et dans sa douleur de mère, elle a pu comprendre la douleur du Père. Sa douleur, et son amour infini.
Ce que ni elle, ni moi, n'aurions jamais choisi, Il l'a choisi. Il a volontairement livré son Fils à la mort, par amour, pour elle et pour moi.
Combien est grand l'amour du Père
Plus vaste que l'univers
Au point qu'il ait donné son Fils
Pour racheter des impies...
Si la vie de mon enfant n'avait pas été un cadeau, sa mort ne ferait pas tant mal, mais si Jésus n'était pas mort, je n'aurais pas, moi, le cadeau de la Vie. Et c'est ça, le miracle de Pâque.